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Le bassin maraîcher du Louhannais s’est développé notamment parce que de l’eau d’arrosage y était disponible pour arroser des sols à bon potentiel. L’eau d’arrosage est disponible en saison grâce à la Seille,

rivière qui descend du Jura voisin, bien arrosé de pluie ou de neige.
Circuit collectif d’arrosage.
Un circuit collectif d’arrosage a été construit sur les communes de Sornay et Bantanges dans les années 60. Sa présence a été une des raisons de notre choix d’y chercher du terrain pour nous réinstaller : la sécurisation de l’arrosage est une des conditions nécessaires de la production maraîchère. Communément appelé «l’eau des maraîchers» ce circuit est géré par les professionnels dans le cadre d’une ASA (Association Syndicale Agréée). Ce système collectif de distribution d’eau a aussi comme avantage sur les pompages individuels d’éviter la multiplication des pompes (souvent actionnées par un moteur diesel puisque toutes les parcelles maraîchères ne sont pas raccordées au réseau électrique). Il faut avoir passé une soirée dans une commune maraîchère avec les pompes diesel qui «pout pout pout pôut» pour ressentir quel confort auditif supplémentaire le circuit collectif apporte !
Nous disposons donc d’un branchement professionnel. Le coût de l’abonnement augmente évidemment proportionnellement à la diminution du nombre de maraîchers encore en activité, puisque les frais de fonctionnement et de réparation se répartissent entre les utilisateurs. L’eau pompée est distribuée sans traitement ni filtration : les Biaux Jardiniers ont ainsi installé des filtres à sable en tête de leur jardin pour protéger les conduites et éviter les bouchages des mini-asperseurs par les éléments fins.
Notre installation.
Dans le total du jardin, la distribution vers chaque carré et chaque tunnel est enterrée. En plein champ comme sous tunnels, les apports d’eau peuvent se faire par aspersion ou par goute à goutte. Tous ces systèmes sont à bas débit. Et programmables.
Enterrée.
Automatisée.
Les Biaux Jardiniers ont récemment organisé et réalisé l’automatisation complète de l’installation d’arrosage enterrée sur l’ensemble de la parcelle jardinable, en plein champ comme sous tunnel, pour le système d’aspersion comme pour le goutte à goutte.
Un article complet sera publié… patience !

Aspersion.
Le système d’aspersion de plein champ est constitué de tubes rigides facilement déplaçables, raccordés à la vanne d’alimentation par un tuyau souple.

Ils sont équipés de micro-asperseurs à faible débit d’une portée de 12 mètres.

Le choix de leur faible débit a été calculé à partir de l’analyse granulométrique de sol que nous avons fait faire lors de notre ré-installation. Ce faible débit horaire permet d’éviter lessivages et érosion dans nos sols fragiles.
Sous tunnel le système d’aspersion est lui aussi composé d’asperseurs rotatifs à faible débit. Ils sont montés sur pendillard pour garantir une meilleure répartition de l’eau. Ce système est programmable, ce qui apporte une garantie d’économie dans l’usage de l’eau, et beaucoup de confort de travail aux Biaux Jardiniers.
Goutte à goutte.
L’arrosage localisé par goutte à goute est utilisé sous tunnel ou en plein champ pour certaines cultures de printemps et d’été, C’est une technique qui consiste à apporter l’eau au pied des plantes, en créant une bande humide suffisamment large de la planche permanente de légume ; et à l’entretenir par des apports très réguliers de très petites quantités d’eau, de manière très fractionnée, plusieurs fois chaque 24 heures. L’automatisation est donc indispensable pour une utilisation correcte du principe goutte à goutte.

Sous tunnel comme en plein champ, aspersion comme goutte à goutte, tous ces outils sont à faible débit horaire sont bien adaptés à nos conditions de sols fragiles, par leur lenteur à apporter de l’eau. Ils permettent d’économiser la ressource en eau ET d’éviter l’érosion.
Combien nous arrosons ?
Au dela de la simple composition technique du système ( type d’arroseur, etc… ) , ce qui nous semble fondamental dans la conduite de l’arrosage, c’est de recueillir facilement les éléments permettant de décider si oui ou non la plante a besoin d’un apport d’eau. Gratouiller en vitesse avec le doigt en surface, bien que couramment pratiqué, n’apporte pas de renseignement sur l’éventuel besoin d’eau au niveau des racines de la plante. Mieux vaut «aller y voir» ! Mais faire des trous à la bêche entre les légumes est beaucoup trop destructeur en général. C’est pourquoi nous utilisons une gouge, petit outil très pratique et très économique.
Suivi à la gouge.
Outil de fabrication locale, et de technologie parfaitement maîtrisable par le paysan lui-même, la gouge permet de remonter une petite “carotte” de terre pour juger de l’état d’humidité du profil sur une trentaine de centimètres.

Si on fait plusieurs sondages dans les planches que l’on se propose de contrôler, on a vite une idée assez précise de l’état du sol et donc de l’éventuel besoin d’eau pour la plante. Nos gouges ont une longueur suffisante pour s’en servir sans se pencher, ce qui est bien meilleur pour le dos…
La quantité d’eau à apporter à chaque arrosage doit être comme le reste : “ni trop ni trop peu”. Les suivis météo donnent des indications très utiles.
- Il n’y a que des inconvénients à apporter pas assez d’eau donc n’arroser que en surface et jamais où le végétal en a besoin : notamment inutilité pour le problème du végétal, pertes par évaporation augmentées, remontée des racines en surface donc ensuite moindre résistance des plantes à la sécheresse, gaspllage de la resssource
- Il n’y a que des inconvenients à apporter trop d’eau, notamment asphixie racinaire, lessivage de l’eau et des éléments solubles du sol, donc gaspillage de la ressource.
Nous avons déterminé la quantité à apporter à chaque arrosage grâce au calcul fait à partir de l’analyse granulométrique de notre terre. Et l’intérêt de la gouge est aussi qu’elle peut permettre de contrôler si lors de l’arrosage il s’est bien passé ce que l’on souhaitait !
Nous utilisons deux autres outils pour contrôler les conditions de fonctionnement des asperseurs bas débit.
Vérification au manomètre.
Cela permet de vérifier que les arroseurs disposent de la seule pression dont ils ont besoin selon les préconisations du fabricant. Les asperseurs sont conçus pour fonctionner correctement dans une gamme définie de pression.
- Si il n’y a pas assez de pression la portée prévue n’est pas atteinte et donc toute la surface n’est pas arrosée.
- Si il y a trop de pression, les gouttes sont trop fines et l’eau mal répartie, donc l’arrosage irrégulier.

Contrôles au pluviomètre.
Ces petits outils très basiques nous permettent de vérifier quelle est la quantité d’eau réellement distribuée sur un carré de légumes. Et aussi bien sûr de savoir quelle quantité d’arrosage est tombée gracieusement du ciel.

Vouaille don, hé bé, quelle débauche de technologie… !!!